Jour 7: 21/07/18, Camp Barafu – Stella Point – Uhuru Peak 5895m –
Camp Barafu D+1145 D-1145
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Barafu (4,605m / 15109 ‘) -> Stella Point (5,750m / 18870’) -> Uhuru Peak (5,895m/19,340,55’)[Notes techniques: Distance: 11km | Heures de marche: 8 | Altitude départ: 4 605m, Altitude à la fin: 4 605m]
On se lève. Il est 4h30. Pour ma part ça fait un bon moment que je me réveille vérifier l’heure. Y a un vent de fou, j’entends les groupes vraiment pas discret commencer leur ascension du Kilimandjaro. Le problème c’est qu’on est déjà haut (4673m) et chaque mouvements demande un effort de fou. Le cœur palpite à n’importe quel mouvements un peu rapide. Ça me fait peur pour ce matin. Vais-je avoir la force d’atteindre mon but.
Je profite d’un moment pour regarder cette mer de nuages si incroyable. Le soleil brille de mille feux.
La marche jusqu’au sommet durera 7h30. 7h30 remplies de doutes. D’envie de renoncer à chaque trois pas ou je dois faire un break pour reprendre mon souffle. Les montées sont à chaque fois interminable et on n’en voit pas le bout. On regarde quand même mon niveau d’oxygène dans le sang. 75. Ça va. Mes guides voit ma difficulté et m’encourager largement. On atteint enfin Stella point.
Je vois le sommet. La plus rien ne pourra m’arrêter pour atteindre mon but.
Difficile de comprendre la difficulté de cette expérience sans même l’avoir vécue.
Hormis les jours d’approche ou l’on déroule sous vos pieds bon nombre de cailloux, rocher, terre et poussière dans un cahot dentesque parfois, les pentes sont parfois douces et souvent redoutables à gravir. Chaque descente soulageante révèle une pente encore plus redoutable à gravir par la suite.
La grandiosité des paysages est à couper le souffle sous ce soleil aride d’Afrique. La végétation luxuriante de la forêt fera place à une vaste bruyère jusqu’à arriver à des scènes dignes d’un paysage lunaire. Les deux derniers jours d’ascension demanderont un dépassement de soi incroyable, une force sous estimée qui me poussera jusqu’au toit de l’Afrique, jusqu’au sommet tant espéré et redouté Uhuru Peak.
Mille fois j’ai douté, juré, désespéré et failli même abandonner des dizaines de fois. Mais, pas à pas, souffle après souffle, on continue à avancer le regard dans les pas de mon guide Pierre qui m’encourage à ne pas céder. Atteindre Stella point était le premier objectif, redoutable, presque insurmontable car la pente est longue et raide. L’oxygène se fait de plus en plus rare. Le souffle est court. Les battements de mon cœur tambourine intensément ma poitrine au point d’en expulser mon cœur. Ne pas
Lâcher. Ne pas faillir. Prendre sur soi et allez chercher au-delà. Se faire violence intensément.
La montée est interminable et intense. Mais au bout de quelques pas, Stella point est là. Enfin je peux voir cette « porte » et presque apercevoir le sommet. Cette petite victoire me booste d’adrénaline et plus rien ne pourra, à ce moment là, entraver ma progression vers le but ultime. Cramponné je file sur le glacier. Le paysage est déjà fantasmagorique, polaire. Mon émotion est forte, impulsive et incroyable, je pense à mes enfants, ma famille, mes proches, à mes amis.
Je fini par apercevoir la pancarte d’uhuru peak et à cet instant l’émotion est à son paroxysme total. Je crie, je hurle, je suis fou de joie, je suis fier et je craque complètement. Jamais je n’ai ressenti telles choses de ma vie. Empli de magie. Ce moment est fixé à jamais dans mes gênes, encré profondément dans mon être. Cet instant est fabuleux et intense. Cet instant est hors du temps.
La descente, elle, sera aussi longue pour allez jusqu’au camps. Je suis serein et fier de cette journée. Fier d’avoir réaliser une sur performance incroyable. L’équipe est montée nous rejoindre pour nous donner le pic-nic et nous féliciter. La faim n’est pas trop au rendez vous, mais cette assiette de riz, assis dans la neige, avec ce panorama incroyable, sera sans doute la meilleure de ma vie.
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